Petites histoires

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"Le Saviez vous ?"En parcourant la Vallée d'Oueil

Les Benqués

Vous êtes chez   " les Humaraouts de Venqué ( fumeux de Benqué). On constatait que les cheminées de Benqué fumaient  bien deux heures  avant les autres .En ce lieu de vie intense beaucoup de familles, plus riches qu'en d'autres villages, paraît-il , pouvaient se chauffer plus longtemps

Saccourvielle.

Les habitants de ce village avaient un curieux surnom:On les désignait comme "les countrencats de Saccourviéla " parceque les auteurs de délits forestiers préféraient subir la contrainte par corps que de payer à cause de la rareté de la monnaie .

Saint Paul d'Oueil

Ses habitants "combatifs invétérés furent dénommés les Prezouès de Sen Paou (prisonniers de Saint Paul)

Mayrègne

Est-ce que parce que les auberges étaient fréquentées ,que  les habitants du lieu portaient le surnom de "vourratchéra de Mayrenha" ( ivrognes de Mayrègne)  ? ou leur avait-il été attribué  par jalousie, car il existait côté soleil des vignes en hautains fournissant un petit vin clair et âpre que l'on buvait en ces hostelleries au risque d'attraper une bonne colique .

Caubous

"Pouralhéra de Caubous" moins d'habitants que de poules  dit-on  et pourtant village qui eut son importance  dans le passé.

Cirès

Ste Anne et la Sainte Vierge y furent objets de dévotion dans une chapelle  sise entre les deux villages . Quant à l'église , tout en haut , pour y accéder les pieds glissent , le sol gratte les chaussures, aussi les habitants furent-ils surnommés "Grata pès  de Cirès" (gratte pieds de Cirès

Bourg d'Oueil

La route s'avère plus étroite   vers ce village autrefois perdu  au fond de la vallée . C'était le pays des "Uhous de Bourc" Hiboux de Bourg. Le cri de ces oiseaux nocturnes  se répercutait  sans fin entres deux montagnes .

 

Source :La Vallée d'Oueil  l'Adret Gabrielle Saint-Martin

 

Le menhir de Peyra-hita (E peyra dé peyra-Hita)

Dans le territoire de Bourg d'Oueil, au milieu d' une pelouse qui s' étend sur la montagne, se dresse une pierre solidement fichée dans le sol, appelée peyra dépeyra-Hita. Sa hauteur est de 1m52, sa largeur moyenne de 45 centimètres. C'est ce que l'on appelle un menhir. Elle est entouré d'un cercle de petites pierres en cromlech ayant 4 mètres de diamètre, dans lequel est circonscrit un second cercle n'ayant que 2 mètres de diamètre.

 

A 13 mètres au nord, dans la direction du Montné, gil un autre bloc de rocher ayant 1 mètre de longueur et 50 centimètres de hauteur. Celui-ci est conché. An 4 mètres à l'ouest du menhir sont dispersées quelques autres pierres sur un autre tertre très-effacé.

Vue de loin, la peyra-hita semble affecter la forme humaine. S'il faut en croire la légende, ces pierres seraient un berger, son chien et ses moutons pétrifiés, il y a bien des siècles, en punition du mauvais accueil que la pâtre aurait fait à jésus-Christ, lors de son passage en ces lieux.

 

A une petite distance du menhir, est la grotte dite de hité, jadis habitée par des fées (hadés, hédetés), qui venaient parfois, la nuit, danser autour de la pierre-fite en chantant de paroles mystérieuses.

 

Cette pierre debout est du même âge que le cromleh qui l'entoure. Elle signale sans doute des sépultures. Mais les menhirs n'étaient pas seulement des insignes destinés à éveiller l'attention; il étaient, comme les cromlechs et les alignements sinueux, des symboles de la divinité; ils représentaient la puissance créatrice et fécondante. Les superstitions dont ils sont encore l'objet ne peuvent pas laisser aucun doute à cet égard. Dans tous les pays où la tradition s'est conservée, les femmes stériles vont les embrasser pour avoir des enfants. S'ils n'avaient été que des insignes de libertinage, on ne les eût pas mis sur les sépultures comme on l'a fait si souvent. Peut-être, dressés sur la cendre des morts, étaient-ils l'indice de la croyance à une autre vie.

 

Encore aujourd'hui, au temps des fraises (aragués), lorsque les habitants de Bourg d'Oueil vont de ce côté, plus d'une femme va baiser (puna) le menhir en cachette; quand des bandes joyeuses traversent la pelouse où se dresse la peyra-hita, les hommes obligent les femmes à embrasser la pierre, malgré elles; et celles qui ne veulent pas l'embrasser, nous disait le maire de Bourg, s'enfuient en se moquant (Es dé qui nou la ron puna, que hugén, é qué s'én truféa). Diverses personnes de la localité et des villages voisins nous ont confirmé ces détails.

 M.C...nous a dit avoir plus d'une fois surpris des jeunes femmes et des jeunes filles embrassant, touchant d'une certaine manière la peyra-hita.

 Une jeune fille, Melle F.S., à qui nous demandions pourquoi on embrassait ainsi cette pierre, nous répondit en rougissant : " A moi, on n'a pas voulu en expliquer encore le motif, mais j'ai remarqué que lorsque les hommes et les femmes passent à côté de la pierre, ils rient et font des mystères..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9 mars 1896Enterrement .....Civil

9 mars 1896 - Enterrement Civil
Le 9 mars 1898 a eu lieu à Luchon un enterrement civil. C'est le premier qu'on puisse attribuer à l' irreligion à la libre pensée. Le mort était un certain Dominique Soutirau, perruquier.

La valeur de sa personne n'était pas d'un grand poids. Tout son renom venait de son républicanisme. Ce parti le comptait parmi les plus ardents. Au fur et à mesure que cette opinion progressait, il marchait avec le mouvement le plus accentué, et était arrivé ainsi à la tête des socialistes.
Républicain d'abord, républicain avancé ensuite, puis radical et enfin socialiste. Avec ces idées politiques, il était sectaire en religion. Son instruction ne lui permettait pas d'aller bien loin comme raisonnement. Il ergotait la libre pensée d'après les données des articles de la Dépêche ou de l'Intransigeant.

Peut-être au contact du pêtre, tout cet échafaudage aurait-il croulé et aurait-il fondu comme neige : mais le prêtre n'a pas été appelé. Il n'avait pas, paraît-il, exprimé par écrit d'être enterré civilement . Sa femme et sa fille ont remplacé le billet. Elles ont voulu le conduire au cimetière sans passer par l'Eglise. La ville de Luchon a eu ce triste spectacle. La curiosité avait massé la population sur le passage.

L'attitude de la foule bien caractérisée était désapprobante. Le cortège, en dehors des proches parents, était une vingtaine de jeunes compagnons posant pour le sociaslisme et libre pensée. Ils étaient cocardés de rouge. Le représentatif était très piètre. La note des journaux dont le mort représentait les idées a été des plus modestes. Quelques lignes seulement pour constater le décès.

N'importe, si déconfit que fût ce premier exemple de l'absence de prêtre dans une sépulture, il était un exempàle scandaleux et déplorable à tous les points de vue.
Texte intégralement reproduit à l' identique

 

12 janvier 1897Tourmente de Neige

12 janvier 1897 - Tourmente de neige
Localisation : Bourg d'Oueil, Cirès et Luchon
Dans notre pays de Luchon, l'automne et les deux mois de novembre et décembre avaient été exceptionnellement beaux. A peine sur les sommets des montagnes on apercevait une soupoudrerie de neige. Les agriculteurs, les ouvriers se félicitaient d'arriver au nouvel an sans suspension des travaux.
Le30 et 31 décembre, le ciel se rembrunissait, l'année 1894 finissait en déposant sur le sol une couche de neige d'une quarantaine de centimètres.
Le premier janvier, la tombée de la neige cessa comme pour permettre aux familles voisines de se passer les voeux de bonne année.
Le 2 janvier le ciel devenait gris de nouveau, la neige recommençait et les flocons s'abattaient sur le sol comme des nuée d'oiseaux. Ce fut ainsi le3, le 4 et le 5 sans interruption.
Dès le 4 les fils télégraphiques et les poteaux se brisaient et se renversaient sous le poids de la neige. Les trains arrivaient avec trois heures de retard.On a recouru au chasse neige; celui-ci demeure impuissant. Le cinq la couche de neige dans le vallon de Luchon mesurait 1 mètre 30. Dans tout les villages on signalait des constructions effondrées. Les communications d'un village à l'autre étaient devenues impossibles ou très difficiles.
Le 9 le mercredi, jour du marché à Luchon les diraies des sinistres arrivaient plus nombreux et plus sur. A Cazaril des descentes de neige des hauteurs du village avaient renversée plusieurs maisons et des écuries. Le plus gros de la neige s'était porté sur le parc Oustou, Calion, Bistou et Lafour dit tourrote. Heureusement il n'y avait pas eu mort d'homme.
Bourg, dans la vallée d'Oueil ,était le seul village dont on n'avait aucune nouvelle.
Le lendemain, jeudi,pour la première fois depuis dix jours, quatre hommes avaient pu arriver jusqu'à Cirès. Ils apportaient de lamentables nouvelles.
Le 3 janvier à 9 heures du matin, une avalanche était descendu venant s'abattre sur une partie du village où se trouvait le parc Jourdan, dit Ricard.Quatre écuries et une maison s'effondraient sous l'amoncellement de le neige et le remous du vent partageait en deux la maison Torte. La famille Jourdan avait pu se sauver par une fenètre. Le jeune homme qui qui était dans l'écurie des vaches était renversé et couché à plat ventre par la chute de la grange. Des poutres transversales retinrent les décombres à hauteur de son corps pour nettre pas écraser, mais son bras était saisi entre deux pièces de bois. Le malheureux resta dans cette position pendant 14 heures. Depuis 9 heures du matin on ne parvint à la dégager qu'après 10 heures du soir.
Au moment où l'avalanche allait faire tous ces dégâts dans les constructions de Ricard, le domestique de la famille Carrère était sur la toiture de l'écurie des vaches, environ à 400 mères de la maison Ricard, occupé à la dégagée de la neige. Ce jeune homme fut-il prit de panique au bruit de la descente de l'avalanche, ou bien le vent qui précède la descente de neige l'enleva-t-il de la toiture, ou bien saura-t'il lui même pour fuir le danger ? On ne sait ? Mais il fût trouvé mort quelques instants après. Impossible d'aller jusqu'à Cirès où se trouve le presbytère. Ne pouvant pas avoir la présence de prêtre pour la sépulture, on décida de mettre le corps en bière et de le porter à l'église jusqu'à ce l fût possible de faire venir un prètre. Ce qui n'arriva que 9 jours après.Dieu seul peut savoir ce qu'il y a eu d'angoisse pendant ces dix jours d'une mortelle terreur.